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L'Ecosse stimule le séparatisme catalan

2013-10-11 | Espagne

En 2014, les électeurs écossais seront appelés à se prononcer pour l'indépendance après un accord conclu avec le gouvernement britannique. Il n'en fallait pas plus pour encourager les séparatistes catalans à militer pour un référendum, de plus en plus populaire en Région autonome de la Catalogne.

En effet, le gouvernement écossais avait annoncé, en Mars dernier, que la date du référendum sur l'indépendance de la région a été fixée au 18 septembre 2014. Cette décision a trouvé un écho fort chez les catalans. Ainsi, ces derniers  ont également réclamé, à travers des manifestations, l’organisation d’un référendum sur l’indépendance.

Selon la  constitution de 1978, un référendum sur l'indépendance de la Catalogne est illégal sans l'autorisation du gouvernement. Aussi, malgré une rencontre entre Mariano Rajoy et le président de la communauté autonome de Catalogne, Artur Mas, aucun rapprochement n'a été réalisé sur l'éventualité d'un référendum mutuellement accepté en 2014. En l'absence de compromis, l'organisation d'un référendum par le gouvernement autonome équivaut à une sécession, avec des conséquences néfastes pour les deux parties. D'où, le tiraillement des nationalistes catalans, espérant arracher de nouvelles concessions fiscales à Madrid, pour éviter une aventure indépendantiste unilatérale.

Rappelons qu'il existe d’abord des raisons historiques qui poussent les nationalistes de la Catalogne comme l’Ecosse à demander leur séparation avec l’Etat central. Ces régions possèdent en effet une langue et une culture propre ainsi qu’une tradition de mouvements nationalistes liée à leur histoire qui a connu des périodes d’autonomie.

De plus, la crise économique apparait comme le principal catalyseur dont un des effets est de stimuler le sentiment indépendantiste. En effet, la région de Catalogne ne compte que 7,5 millions d’habitants et représente environ un cinquième de l’économie espagnole, mais elle est criblée de dettes malgré sa richesse. De même, elle enregistre un chômage qui dépasse les 23% de la population active. Cette situation a renouvelé les frictions et la contestation des arbitrages avec du gouvernement central. Surtout que le gouvernement de Catalogne affirme que la répartition des rentrées fiscales est nettement défavorable à la région et estime son dû d'environ 16 Mrds d'euros par an.

Néanmoins, rappelons qu'il existe une différence notable entre les  Catalans et les Ecossais. En effet, l'opinion publique anglaise est insensible à la perte de l’Ecosse car cette dernière a la réputation, de bénéficier d’aides financières considérables déboursées par le reste du pays. De plus, l’économie écossaise, est largement tributaire des revenus pétroliers de la mer du Nord, dont la propriété reste à négocier avec le futur voisin anglais.

En conclusion, en absence d’immixtion de l’UE,  il est fort probable que le conflit entre la Catalogne et le gouvernement central, soit résolu par un octroi davantage d’autonomie, notamment au niveau fiscal.