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Difficile d’inverser la courbe de chômage sans croissance économique

2013-12-27 | France

La nouvelle hausse du chômage en France au mois de novembre, confirme une réalité économique sur la difficulté de création nette d’emplois en situation de très faible croissance du PIB. En particulier, en dehors des emplois publics, le secteur privé crée rarement des emplois en dessous d’un seuil raisonnable de croissance économique.

Ainsi, le chômage est reparti à la hausse en France au mois de novembre. En effet, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a augmenté de 17.800 personnes. Le nombre de chômeurs a atteint ainsi 3 293 000 personnes en métropole, en hausse de plus de 167 000 chômeurs durant l’année 2013. Le Gouvernement qui avait promis une inversion de la courbe du chômage tente de nuancer ces chiffres rappelant que la tendance de l'évolution du chômage est à la baisse, avec un recul de 1350 personnes en moyenne par mois sur octobre-novembre. De même, il rappelle la décélération du rythme de progression des chômeurs.

Néanmoins, un constat s’impose sur la difficulté de baisse du chômage et de création nette des emplois, en zone de faible croissance. Ainsi, la France a connu en 2012 T4, 2013 T1 et 2013 T3, une baisse du PIB entre -0,1% et -0,2%. De même, les trimestres de reprise n’ont pas vu la croissance dépasser les 0,6%. Aussi, pour le premier semestre 2014, la croissance ne devrait pas dépasser 0,2%.

Or, en dehors de création d’emplois publics ou assimilés (emplois subventionnés par l’Etat), la croissance économique forte est une condition obligatoire pour la réduction pérenne du chômage. En effet, un contexte de croissance amène les entreprises à réviser leurs prévisions de ventes à la hausse, ce qui entraine souvent une création d’emplois ou un arrêt des licenciements. De même, la croissance amène les investisseurs à être à l’aise dans leurs business plan pour financer des investissements, mécaniquement créateurs d’emplois. Enfin, dans un cercle vertueux, les ménages rassurés par la croissance, osent consommer davantage stimulant ainsi l’activité des entreprises et la création des emplois.

A contrario, quand la prévision de croissance du PIB ne dépasse pas les 1% sur un an, une entreprise ne peut sérieusement tabler sur davantage de croissance de ses ventes. Une telle prévision rend difficilement la budgétisation d’embauches ou la programmation d’investissements de capacités. Naturellement, ce postulat est davantage palpable pour les secteurs à forte élasticité commandes/emplois, comme le BTP ou la distribution.       

 

En conclusion, le pari du Gouvernement français d’inversion de la courbe du chômage, était quasiment perdu d’avance, eu égards aux prévisions de croissance économique et à l’absence de marge de manœuvre dans les emplois publics.