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Quelle analyse pour la critique française du Mondial des clubs?

2013-12-28 | Maroc

Malgré le succès de l'organisation de la Coupe du monde des clubs avec une forte affluence et des félicitations de la FIFA, plusieurs médias français ont vertement critiqué l'événement. Les uns se moquaient d'une compétition sans valeur quand d'autres remettaient en cause la participation du Raja de Casablanca. D'où la question sur un tel traitement médiatique.

En effet, quand Blatter distribuait les félicitations au Maroc, la chaîne de l'Equipe s'acharnait sur la coupe des mondes des clubs, la traitant d'une compétition de trop, sans saveur avec une valeur inférieure à l'ancienne coupe intercontinentale. Un journaliste est même allé jusqu'à s'insurger contre la participation du Raja qui n'a remporté aucune compétition continentale. Le quotidien Libération est allé dans le même sens, allant jusqu'à qualifier le Raja de "champion de rien" et insinuant que le Bayern a levé le pied en seconde mi-temps pour "ne pas humilier la puissance invitante".

Naturellement de telles critiques sont dénués de bon sens. En effet, pour le Raja, le Brésil a aussi remporté la Coupe des confédérations en 2013, n'ayant participé que comme pays hôte sans avoir été champion de la Copa America. De même, pour la présence du public, le match du Bayern contre Ghouangzou avait été suivi par plus de 25 000 spectateurs sans participation de club marocain. Enfin, sur les cinq dernières éditions, deux clubs africains ont participé à la finale, contestant la supériorité des équipes d'Amérique latine.

C'est ainsi que ces critiques sont probablement motivées par d'autres considérations que nous pouvons résumer en deux principaux points:

- La peur de l'UEFA de cette compétition qui pourrait un jour rivaliser avec la Ligue des Champions. En effet, le malin Blatter a démarré doucement mais pourrait très bien élargir progressivement le nombre de participants voire modifier le mode de compétitions (aller-retour), faisant de la Coupe du monde des clubs, un sérieux rival médiatique de la Ligue des champions, surtout en dehors de l'Europe. D'où la pression, des journalistes pro-UEFA qui tentent de dévaloriser la compétition, notamment avec un traitement médiatique partial.

- Le virage de flirt vec les idées d'extrême droite d'une partie de la presse sportive française. En effet, depuis quelque temps, plusieurs journalistes et consultants se sont fait la spécialité de tailler tout ce qui est maghrébin, de l'épisode Nasri à la pression sur Benzema, en passant par les insinuations permanentes (Bandes, Caïd...). Comme ce virage a eu un succès auprès d'une frange de l'audimat, le Raja n'y a pas échappé, subissant le même traitement médiatique.