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Les déboires de la plateforme japonaise d'échange du Bitcoin, ont pu constituer pour certains, la preuve du caractère éphémère des monnaies virtuelles. Toutefois, cette affirmation peut être atténuée, et égards à certains éléments d'analyse.

En effet, dans cette analyse, nous ne prononçons pas spécialement sur la soutenabilité du Bitcoin (monnaie virtuelle décentralisée fonctionnant selon un protocole cryptographique) mais plutôt sur la soutenabilité d’émergence d'une monnaie privée virtuelle.

En effet, historiquement une monnaie est définie par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. Avec le développement du net et des banques alternatives, rien n'interdit à une monnaie virtuelle d'assumer ces fonctions. En particulier, rappelons que déjà des comptes non bancaires (paris en ligne, courtage, iTunes...) sont alimentés par des codes achetés, gèrent des transactions, permettent la tenue d'un compte et autres fonctionnalités. Techniquement, ces plateformes auraient pu déjà substituer une monnaie virtuelle X à l'euro ou au dollar.

Par ailleurs, depuis la suppression de la parité or et argent, les principales monnaies sont presque entièrement dématérialisées et circulent en grande partie sous des formes scripturales, basées sur des supports électroniques.

Aussi, avec le Franc CFA et surtout l'euro, des monnaies supra-nationales sont déjà une réalité.
Certes, nous ne pouvons comparer la BCE avec Satoshi Nakamoto (pseudo de l'inventeur du Bitcoin) mais l'euro a été déjà une création virtuelle (en passant par l’Ecu) avant de devenir une monnaie fiduciaire. Sa valeur et sa crédibilité sont essentiellement basées sur l'hypothèse que l'Allemagne assurera In finé, sa contrepartie, ce qui n'est pas une certitude absolue.

Naturellement, comme pour toute monnaie, ces monnaies virtuelles doivent inspirer la confiance. Aussi, outre l'intérêt ludique ou spéculatif, ces monnaies doivent offrir un plus par rapport aux monnaies classiques (gestion apolitisée, moyens de paiement flexibles...). Last but not the least, des géants mondiaux d'e-commerce sur le net comme Amazon, Google ou Apple peuvent très bien lancer leur propre monnaie, bénéficiant de la confiance inspirée et du fort développement technologique ainsi que la base mondialisée d'échange.

 

En conclusion, en dehors d’une forte opposition politique, l’émergence de monnaies virtuelles pourrait très bien devenir une réalité dans la prochaine décennie.