Menu

Détails de l'article

Numericable parie sur la convergence du fixe et du mobile

2014-03-12 | France

Alors que la Bourse et le gouvernement français, semblent préférer, le projet de Bouygues à celui de Numericable, Patrick Drahi, le patron d'Altice (maison mère de Numericable) est monté au créneau pour défendre vigoureusement son projet de rachat de SFR. En particulier, il explique que l'avenir du secteur est dans la convergence du fixe et du mobile.

En effet, dans une interview accordée aux Échos, Patrick Drahi est revenu sur les différents points. Tout d'abord, il a expliqué que son projet est industriel bien mûri et qu'il y a travaillé depuis 7 ans. En effet, pour lui l'avenir des télécoms, c’est la convergence du fixe et du mobile, et non la fusion des opérateurs mobiles en déclin, qui ne savent pas faire du très haut débit fixe.

D'ailleurs, il insiste sur ce point rappelant le peu de réalisations des opérateurs mobiles dans ce segment. A contrario, Numericable a pris de l’avance en investissant environ 2,5 Mrds € dans la fibre. De même, il a racheté le réseau, bâti par France Télécom, la Caisse des Dépôts, EDF, la Générale des Eaux, etc, (6,5 Mrds € investis depuis 1978). C'est ainsi qu'il pense qu'avec SFR, le nouvel ensemble pourra déployer 12 millions de prises d’ici à 2017 et 15 millions d’ici 2020.  De tels investissements, permettront le très haut débit et une offre simplifiée pour les clients avec des prix stables.

D'ailleurs, Patrick Drahi défend l'aspect économique de son projet qui est simple avec l'alliance d'un réseau important avec une force commerciale significative. A contrario, il pense que le projet de Bouygues finira inéluctablement par détruire des emplois vu les doublons inévitables.

Pour les points négatifs soulevés, le patron de Numericable a répliqué, rappelant qu'il détient Altice à 75 % avec son management, et qu'il ne s'est jamais versé aucun dividende. A contrario, 60% de Bouygues est détenue par des fonds anglo-saxons et son projet avec SFR est entièrement financé par la dette ce qui équivaut à 0% de prise de risque.  Il conclut sur ce sujet "Dans un projet industriel, il faut du courage et de la responsabilité.".

En conclusion, l'évolution du secteur télécoms en France, est très intéressante à suivre. En effet, c'est un cas d'école dans la science économique avec la soutenabilité d'un bien public détenu par le privé. En effet, dans l'absurde, avoir trois ou quatre réseaux télécoms peut être dupliqué dans l'assainissement, l'électricité, les autoroutes et autres biens similaires. Enfin, ce qui arrive en France pourrait préfigurer de l'évolution future du secteur au Maroc.