Edito: une recomposition de la vie politique en France?
2014-03-24 | France
Comme nous le pressentions dans une analyse précédente, le premier tour des municipales a confirmé la tendance que la vie politique française est en cours de changement. En effet, le FN s’affirme de plus en plus comme une troisième voie crédible par rapport à l’UMP et le PS.
En effet, les listes du FN et du Rassemblement Bleu Marine (RBM) ont réalisé des scores historiques dans plusieurs villes moyennes, avec l’élection dès le premier tour de Steve Briois à Hénin-Beaumont (Nord, 25 000 habitants). Le parti est aussi également en tête dans Béziers, Perpignan et Avignon ainsi que d’autres villes.
Aussi, le Front national pourrait également se maintenir dans des triangulaires dans plusieurs villes d'importance comme Strasbourg, Lille, Lyon, Marseille, Mulhouse, Saint-tienne, Tourcoing, Nîmes ou encore Reims.
Ainsi, le FN est déjà aux portes du pouvoir local seul ou associé à d'autres formations ce qui aurait comme conséquence de le renforcer pour les élections législatives.
Cette recomposition pourrait s’expliquer par plusieurs points:
- En politique, souvent celui qui initie les débats culturels et sociétaire est celui qui gagne les élections. Or, en France, plusieurs débats actuels tournent quasiment tous autour de la compatibilité de l'Islam avec la République, l’intégration des immigrés, le lien entre l'immigration et l'insécurité, la délinquance gitane et la bureaucratie de Bruxelles qui écrase le petit peuple. Ce sont tous des thématiques lancés par le FN et reprises par l'UMP et les médias.
- La courbe ascendante du FN depuis presque 30 ans. De la surprise de JM Le Pen en 1988 et 2002 au 6,4 millions de voix de Marine Le Pen en 2012, en passant par la gestion des municipalités de Toulon et Vitrolles. Ainsi, le FN n'est plus un simple mouvement d'humeur des électeurs mais bel et bien un mouvement ancré dans la société, capitalisant sur un travail de 30 ans.
- La crise économique qui a paupérisé plusieurs classes socio-économiques. Cette crise que ni le PS ni l’UMP n’ont pu sembler endiguer, a ouvert la voie à des voies alternatives comme celles du FN.
En conclusion, le second tour des municipales de 2014 pourrait bien être le début d’une intégration du FN dans le pouvoir en France, sachant que tout enracinement d’un mouvement passe par la case locale avant une victoire nationale.