Et si Montebourg avait raison pour Alstom!
2014-05-09 | France
La majorité des observateurs économiques et banquiers d'affaires avaient fustigé l'attitude de Montebourg dans le dossier Alstom. Or, la présentation des résultats d'Alstom semble plutôt donner raison au ministre français de l'Economie et du Redressement productif.
En effet, la transaction programmée entre Alstom et General Electric, ressemble plus à une opération financière pure qu'à un projet industriel. En particulier, le résultat opérationnel d'Alstom n'a baissé que de 3% avec une marge opérationnelle correcte pour l'industrie (un niveau de 7%). De même, le carnet de commandes n'a baissé que de 10% dans une année difficile. Enfin, le résultat opérationnel dégagé par la société est de 1,4 Mrds €, ce qui est un niveau plus qu’important.
En résumé, en bonne logique, une société qui gagne de l'argent avec des indicateurs opérationnels qui résistent, ne peut se dessaisir des bijoux de famille sans avoir de projet alternatif.
Or, contrairement aux exemples de Nokia (cession mobiles) ou de Vivendi (cession SFR et Maroc Telecom), Alstom ne semble pas avoir un projet à financer par le produit de cession. En particulier, Alstom ne semble pas disposer de projet de croissance externe dans le Transport ou d'une diversification dans un autre métier. Ainsi, le cash dégagé semble voué à être redistribué aux actionnaires comme Bouygues. En particulier, cette opération semble plus être une contrainte de Bouygues (actionnaire à 29% d’Alstom), désireux de réorganiser son groupe, après l’échec de l’acquisition de SFR.
Last but not the least, même la logique financière pure aurait voulu qu'Alstom engage une sorte d'appel d'offres mondial, pour sélectionner la meilleure offre financière et/ou industrielle. Enfin, Alstom aurait pu filialiser son activité d'énergie en vie de la fusionner avec celle de General Electric pour garder un pourcentage d'intérêt.
En conclusion, la cession de la branche énergie par Alstom à GE, ne semble être motivée que par une logique financière de court terme. Or, une telle logique ne peut se prévaloir sans concertation avec le principal client et apporteur d'affaires qui est L'Etat français.