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La France muscle son dispositif économique en Afrique

2014-07-03 | France

Après un volume record de 2,8 Mrds € de financements en Afrique Subsaharienne en 2013, l'AFD vient de décider de passer à la vitesse supérieure avec 9,2 Mrds € d’intervention sur la période 2014-2016. La France veut ainsi renforcer son positionnement dans cette zone à forte croissance en ciblant plusieurs axes comme l'essor des villes durables ou la préservation des ressources naturelles. Naturellement, à travers cette stratégie, la France cherche à préserver son positionnement dans cette région, devant la concurrence chinoise, japonaise et africaine (Afrique du Sud, Maroc…).

En effet, le président français, François Hollande avait annoncé lors du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, le doublement des financements de toute nature de l’AFD vers l’Afrique avec un volume de 20 Mrds € les cinq prochaines années contre 10 Mrds € pour la période 2008-2012. Ainsi, les 9,2 Mrds € de financements sur la période 2014-2016, sont un premier pas, qui repositionne la France, dans ce continent d’avenir. En effet, l’Afrique subsaharienne a reçu en 2011 des aides de 42 Mrds $ dont 16% de la part de la Banque mondiale, autant de la BAD et le même pourcentage des Etats Unis, 10% de l’UE, 6,5% de l’AFD, 4% de l’Allemagne. Rappelons que ces aides sont réparties entre les dons et les prêts à des conditions avantageuses.

Justement, l’AFD va répartir ses financements, en trois catégories :

- Sur les 16 Pays pauvres prioritaires  (une attention accrue sera portée au Mali, au Niger et à la Mauritanie ainsi que la République centrafricaine). Il est prévu d’octroyer 0,7 Mrds € de dons et assimilés et d’autres engagements à hauteur de 1,3 Mrds €.

- Pour les pays à revenus intermédiaires (Côte d’Ivoire, Gabon, Cameroun, Congo), le mécanisme porte sur des allégements de dette de 1,2 Mrds €.

- Les financements classiques à des conditions préférentielles pour les autres pays avec un ciblage de la croissance économique.

En termes d’axes d’interventions, l’AFD cible plusieurs axes comme (1) Le renforcement du capital humain (2) L’essor de villes durables (3) La gestion et la préservation des ressources naturelles (4) Le désenclavement des territoires, des économies et des (5) La sécurité alimentaire et le développement rural (6) Le développement des entreprises créatrices d’emplois.

Rappelons que l’AFD est un Etablissement public au cœur du dispositif français de coopération. L’AFD intervient au moyen de subventions, prêts et garanties. Pour financer son activité, l’agence bénéficie de ressources publiques (subventions, bonifications d’intérêt), de fonds propres, et se finance sur les marchés financiers. Ainsi, la majeure partie des ressources de l’agence provient d’emprunts obligataires (17 Mrds €), sous forme d’emprunts publics ou de placements privés.

En conclusion, les dons ou les financements concessionnels sont souvent un produit d’appel pour l’implantation du secteur privé et la stimulation du commerce bilatéral. C’est ainsi que la France veut reprendre la main sur ce créneau après s’être laissé distancer par les institutions multilatérales et par certaines puissances comme les Etats-Unis. De même, la coopération Sud-Sud a pu se positionner grâce à la proximité culturelle et les financements privés apportés.