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Compte à rebours pour le référendum d'indépendance d'Ecosse

2014-08-22 | UE

Le 18 septembre 2014, les yeux des indépendantistes en Europe seront rivés vers l’Ecosse où les électeurs écossais seront appelés à se prononcer pour l'indépendance après un accord conclu avec le gouvernement britannique. En effet, une indépendance de l’Ecosse pourrait créer une onde de choc touchant le Royaume Uni et donnant des idées à la Catalogne, le Pays Basque voire la Corse ou la Flandre belge.

En effet, le gouvernement écossais avait fixé, en Mars dernier, la date du référendum sur l'indépendance de la région au 18 septembre 2014. En cas de victoire du oui, l'Ecosse n'accéderait effectivement à l'indépendance que le 24 mars 2016.

Une Écosse indépendante aurait un niveau économique proche de la Finlande, ou de l'Irlande avec une économie basée sur les hydrocarbures et le secteur financier. En effet, près de 85% du pétrole et du gaz de la Mer du Nord est en territoire écossais. Ainsi, la production d'hydrocarbures représenterait environ 15% de l'économie de l'Écosse indépendante.

Toutefois, à quelques semaines de l’échéance fatidique, les unionistes sont en tête des sondages avec un pourcentage variant entre 52% et 55%. En effet, si l’indépendance peut paraitre romantique pour certains, d’autres soucis peuvent être causés. En particulier, si le Premier ministre écossais et champion de la sécession, Alex Salmond, affirme qu'une Écosse indépendante pourrait conduire sa propre politique économique et financière, ceci n’est pas de l’avis de tout le monde. En effet, en cas d’indépendance, l’Ecosse devra choisir sa monnaie ou définir ses relations avec la BOE, en cas de maintien de la Livre. Aussi, les deux pays devront trouver une règle pour le partage de la dette. De même, les flux commerciaux entre les deux pays font travailler au moins 10% des salariés en Ecosse, ce qui oblige cette dernière à veiller au maintien du libre échange complet avec le Royaume Uni. Idem, au niveau de la sécurité, l’Ecosse devra investir dans une armée capable de défendre le pays et ses intérêts stratégiques. Enfin, l’économie écossaise, est largement tributaire des revenus pétroliers de la mer du Nord, dont la propriété reste à négocier précisément avec le futur voisin fort.

C’est ainsi que l’idée théorique et romantique de l’indépendance risque de se heurter aux vérités du terrain, notamment au niveau économique et stratégique. D’ailleurs, cette analyse de l’Ecosse est aussi valable pour la Catalogne ou d’autres régions indépendantistes.