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Crise politique en France et isolement de Hollande

2014-08-25 | France

Plus qu’une énième rébellion, la sortie certaine de Montebourg et de Hamon du gouvernement Valls, sonne comme un aveu d’échec pour Hollande et un début d’isolement actant une crise politique en France.

En effet, les paroles de Montebourg résument la crise politique en France « On vote pour la gauche française pour se voir appliquer un programme de droite allemande ». Aussi, son appel conjoint avec Hamon, pour un changement du cap de l’austérité, a eu le mérite de faire crever l’abcès d’une politique d’austérité sans fin qui a asphyxié l’économie française et démoralisé le pays entier comme l’atteste « la grève » d’investissement dans le secteur privé.

En effet, François Hollande qui n’a qu’une cote de confiance de 17% vient de battre le record d’impopularité d’un Président français. Aussi, sa majorité a perdu les élections municipales et européennes. De,  même il affronte la défiance d’une large partie de la rue et de la presse.

Pour analyser cette situation inédite en cinquième république en France, nous pouvons revenir aux conditions d’élection de Hollande. En effet, Hollande a été élu grâce aux voix de l’extrême gauche, de la gauche et du centre de Bayrou. De même, il a profité de l’anti-sarkosysme d’une bonne partie de la population française. Enfin, un sondage a révélé que 86% des français musulmans ont voté pour Hollande au second tour, lui donnant la différence de voix nécessaire pour son élection.

Or, depuis son élection, Hollande s’est coupé de tous ses soutiens, faisant tout d’abord perdre Mélecnchon et Bayrou dans les législatives en présentant des candidats socialistes dans leurs circonscriptions. Par la suite, il va appliquer une cure d’austérité méthodique sans fin, avouant qu’il est un social-démocrate alors qu’il s’est présenté en 2012 en adversaire de la Finance. De même, il ne fera rien pour garder les verts au gouvernement, tout en lâchant Ayrault comme un fusible. Aussi, pour les musulmans, ses positions sur Gaza, l’incident avec le Maroc ou sa boutade sur l’Algérie, n’ont pas arrangé les choses pour garder cet électorat.

Enfin, la situation économique dégradée n’arrange pas les choses, surtout que les couches défavorisées s’attendaient à des gestes forts des socialistes et non à un allégement massif des charges pour les entreprises. De plus, le programme assumé de l’austérité n’a ni réussi à réduire le déficit budgétaire ni à relancer l’économique avec un PIB qui ne s’accroit plus.

Cette crise politique, fera que Hollande-Valls ne représenteront plus que le centre-gauche, minoritaire en France. Face à ce centre-gauche, se dressera une gauche de la gauche renforcée par Montebourg, Hamon, Duflot et Mélenchon. Naturellement, l’UMP, l’UDI et le FN demeureront dans l’opposition classique au gouvernement. Ainsi, au-delà de l’arithmétique du Parlement, la France risque de se retrouver face à un gouvernement minoritaire, devant sortir le pays de l’impasse économique. Logiquement, une telle crise ne pourrait être résolue que par une dissolution du Parlement, pour donner la voix aux électeurs face à une telle reconfiguration de la majorité présidentielle.